L’intégration des étrang : une question contemporaine ?
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L'Europe a longtemps été une terre d'émigration en direction des régions lointaines qu'elle colonisait. La voici devenue, dans sa moitié occidentale au moins, terre d'immigration. Face à ce renversement de tendance, les pays d'Europe ont de grands efforts d'adaptation à faire. Ouvrir ou non l’espace commun à l’autre, qu’il soit l’étranger absolu (celui qu’on ne connaît pas du tout) ou relatif (celui qui vient d’une communauté avec laquelle existent des accords), tel est bien en effet l’un des problèmes politiques majeurs que se posent les sociétés. La palette est vaste des solutions adoptées (assimilation, ghettoïsation, exclusion ou pratiques discriminatoires), des attitudes aussi, qui évoluent, parfois insensiblement, de l’hospitalité à l’hostilité, et qui s’expriment dans les catégories juridiques où sont classés les étrangers, dans les termes par lesquels ils sont désignés, c'est-à-dire dans la langue. Comme le territoire, la langue côtoie la frontière, car la frontière, ce n’est pas seulement la ligne plus ou moins continue qui ferme un état ; c’est aussi l’ensemble des limites (administratives, militaires, juridico-politiques, civiques, religieuses, etc.) que chaque communauté s’impose, dessine et recompose, et à l’intérieur desquelles l’autre n’a pas nécessairement sa place. Ces dix dernières années, l'intégration des étrangers est devenue une affaire publique alors qu'auparavant, il s'agissait d'une tâche totalement privée, qui était surtout gérée par les ONG et les Églises. Pour beaucoup, l'intégration signifie d'ailleurs trop souvent attendre d'un étranger qu'il se fonde totalement dans la société où il vit. Avec les attentats terroristes du 11 septembre 2001 et ceux qui ont suivi en Europe, les attentes vis-à-vis des étrangers sont plus vives. Les suspicions plus lourdes. On attend d'eux une loyauté parfaite vis-à-vis du pays dans lequel ils vivent, et cette loyauté est plus souvent mise en doute. La suspicion qui se généralise à propos des