« L’ivg en france : évolution et limites ».
« Le droit d’avorter –bien plus que la contraception- a mis au jour une éthique radicalement nouvelle : les droits de la femme passent avant ceux du fœtus et avant les devoirs de la mère. Entre l’humain en puissance et l’individu en acte, le XXème siècle a tranché en faveur du second. ». Tel était ce qu’affirmait Elisabeth Badinter, philosophe française et épouse de Robert Badinter.
Cette affirmation est loin d’être fausse, cependant, il a fallu attendre un certain temps avant que l’interruption volontaire de grossesse soit, en France, légalisé. Le droit à l’avortement a suscité de nombreuses controverses du point de vue de l’éthique ce qui explique le processus assez long avant de le mettre en place par la loi Veil du 17 janvier 1975. Il est important de donner une définition de l’interruption volontaire de grossesse qui est selon l’article 2212-1 du Code de la Santé publique « une intervention destinée à mettre fin à une grossesse que la femme enceinte peut demander avant la douzième semaine de grossesse, lorsque son état la place dans une situation de détresse et à condition de respecter les prescriptions de la loi ».
La reconnaissance du droit à l’avortement en France s’est heurtée à quelques difficultés, comme notamment le fait qu’il pouvait aller à l’encontre d’un autre droit important, celui du droit à la vie consacré dans l’article 3 de la Déclaration Universelle des droits de l’homme de 1948 ainsi que dans l’article 2 de la Convention Européenne des droits de l’homme de 1950.
Pour certains, le fait d’avorter c’était alors porter atteinte directement à la vie de l’embryon, ce qui était prohibé par les articles consacrant avec force le droit à la vie.
Avant la loi du 17 janvier 1975 dite « Veil », avorter était considéré comme un crime puis ensuite comme un délit. On retrouve cette idée de l’avortement comme un « mal » dans le Code d’Hammourabi (XVIIIème siècle avant JC) qui le sanctionne et