L'âge d'or du capitalisme mérite-t-il son nom
Les années d'après-guerre ont été qualifées « d'âge d'or du capitalisme » par l'historien et économiste britannique Angus Maddison.
Première parte : Cete période d'âge d'or reste une période inégalée pour le capitalisme A – La reconstructon et ses conséquences Au cours des quarante ans qui ont précédé la Grande Guerre, la France était, après la GrandeBretagne, le pays le plus largement engagé dans l’économie mondiale. Mais à la diférence des Britanniques, les Français n’investssaient qu’une très faible part de leurs capitaux dans leurs colonies ; l’essentel de leurs investssements se dirigeait comme aujourd’hui vers des pays indépendants comme la Russie, la Turquie ou l’Argentne. De ce point de vue, la période qui s’étend des années 1870 à la Grande Guerre est bien celle de la « première mondialisaton » : l’internatonalisaton de l’économie y ateignit, dans les domaines du commerce et de la mobilité des capitaux, un niveau qu’elle ne retrouverait qu’au milieu des années 1980. La baisse du coût des transports favorisa un vaste mouvement de populatons hors des économies à bas salaires. Des pays comme l’Irlande et la Suède perdirent au moins 10 % de leur populaton par décennie avant la guerre. Quelque 55 millions d’Européens s’installèrent dans le Nouveau Monde. En Europe occidentale, les travailleurs pouvaient franchir les frontères sans qu’on leur demande ni passeport, ni permis de séjour ou de travail. Rhétorique politque et nouvelles législatons sur les tarifs douaniers n’empêchèrent pas les importatons et les exportatons d’augmenter : en 1910, le commerce extérieur représentait une part des économies natonales qu’il ne retrouverait, là encore, que soixante-dix ans plus tard. Des torrents d’actons et d’investssements directs furent déversés des pays développés vers le Nouveau Monde et vers les pays en voie de développement, aux marges de