Les trois dernières décennies ont vu s’ouvrir de nombreux débats éthiques en parallèle avec les avancées techniques et médicales. Si les progrès de la médecine ont permis d’augmenter l’espérance de vie d’un individu, ils ne promettent pas pour autant d’enrayer la détérioration de cette vie dont certains considèrent l’allongement comme un sursis inutile. Or l’éthique, définie comme une réflexion sur ce qui est préférable ou non en fonction des conséquences de nos actes sur autrui, nous impose d’envisager l’interruption intentionnelle de la vie d’un patient comme une demande à la fois légitime de mourir dans la dignité et à la fois complexe du point de vue des valeurs morales que sa pratique met en cause.
Faut-il légaliser l’euthanasie ?
Un état des lieux sur le sujet permettra de faire évoluer la réflexion vers les solutions à apporter afin de répondre au mieux aux attentes exprimées par ses différents acteurs.

Un état des lieux sur la question de l’euthanasie nous invite à évoquer premièrement les différents acteurs concernés par le sujet. Tout d’abord, la famille d’un patient se trouvant dans un état de coma prolongé sera amenée à devoir prendre une décision de poursuivre ou d’interrompre l’assistance respiratoire, une décision que le patient ne sera pas en mesure de prendre lui-même. Lorsque le patient est en mesure d’exprimer sa volonté, il n’est pas rare que celui-ci demande que les soins qui lui sont promulgués et le maintiennent en vie soient interrompus, dans les cas où il est démontré qu’aucune amélioration de son état de santé n’est possible. Le patient évoque alors son souci de mourir dans la dignité. Le procès de l’infirmière Chantal Chanel et du docteur Laurence Tramois accusées d’avoir assassiné une patiente atteinte d’un cancer du pancréas en phase terminale en 2003 est un des nombreux exemples qui démontrent l’implication du personnel médical puisque c’est lui qui, la plupart du temps, réalisera et devra répondre de l’acte d’euthanasie.