L'antithèse
L’antithèse du grec anti: contre et thesis: idée, argument; soit antithesis: opposition. * Définition du dictionnaire français Larousse :
Un procédé stylistique qui consiste à opposer, dans la même phrase, deux mots ou groupes de mots de sens contraire afin de mettre une idée en relief par un effet de contraste. * En philosophie, depuis Hegel :
Deuxième moment d’une démarche dialectique (le contre) après la thèse (le pour) ; l’antithèse les réunit en un niveau donné.
Cette figure fut pratiquée dès l’antiquité. * Dans la rhétorique : L’antithèse est une figure de rhétorique propre à orner et à embellir le discours; elle consiste à opposer des pensées les unes aux autres pour leur donner plus de jour.
Les antithèses bien ménagées, plaisent infiniment dans les ouvrages d’esprit : elles y font à peu près le même effet que dans la peinture, les ombres et les jours qu’un bon peintre a l’art de dispenser à propos, ou dans la musique, les voix hautes et les voix basses qu’un maitre habile sait mêler ensemble. Les antithèses expriment un rapport d’opposition entre des objets différents, ou dans un même objet, entre ses qualités ou ses façons d’être ou d’agir : ainsi, tantôt elle réunit les contraires sous un rapport commun, tantôt elle présente la même chose sous deux rapports contraires. Cette sentence d’ARISTOTE : « pour se passer de société, il faut être un Dieu ou un bête brute » est un modèle de l’antithèse. L’antithèse est souvent un trait de délicatesse ou de finesse épigrammatique comme on le voit dans cette réponse d’un homme à sa maitresse qui faisait semblant d’être jalouse d’une honnête femme : « aimable vice, respectez la vertu. » * Exemples d’antithèses dans les écrits des grands :
Corneille, la Henriade: « triste amante des morts, elle hait les vivants. »
Boileau, satires : « tout lui plait et le déplait, tout le choque et l’afflige, sans raison il est gai sans raison il s’afflige. »
Victor Hugo,