L'arc de triomphe, lieu de mémoire ou de mémoires?
Chaque année, ce sont plusieurs millions de visiteurs qui se rendent à l’Arc de Triomphe, dont plus d’un million pour admirer la vue qu’il propose en son sommet. Cependant, la partie sous la grande voûte de l’Arc présente au moins autant d’intérêt : sculptures des victoires napoléoniennes, tombe du soldat inconnu, flamme éternelle, plaques et inscriptions commémoratives…
Définition des termes :
- Arc de triomphe : référence à la grandeur de l’empire romain, et à ses victoires, auquel veut se comparer le nouvel empereur Napoléon Ier lorsqu’il ordonne sa construction en 1806
- Mémoires : mémoires individuelles, épisodiques, de chaque homme, capacité à se souvenir d’une information
- Mémoire : mémoire collective (« devoir de mémoire »). Opposition avec mémoires dites individuelles. Ensemble de souvenirs d’une nation, d’un groupe d’individus qui forge une identité commune.
Contextualisation :
Comme nous l’avons déjà vu précédemment, le site où se trouve désormais l’arc de triomphe avait déjà été préparé pendant plus d’un siècle : en 1667, par ordre de Colbert et sur les dessins d’André Le Nôtre, est ouverte l’avenue des Champs-Elysées dans l’axe de l’allée centrale du jardin des Tuileries. C’est ensuite entre 1768 et 1774 que Jean Rodolphe Perronet nivelle la butte de Chaillot, afin d’y établir une place circulaire régulière, la place de l’Etoile. Divers projets voient le jour avant que naisse le projet de l’Arc de triomphe à proprement dit, et vers 1758 l’ingénieur Etienne Ribart de Chamoust propose d’élever au centre de la place un gigantesque éléphant surmonté de la statue de Louis XV ; qui aurait abrité une salle de bal et un théâtre. Toutefois, ce projet trop ambitieux est abandonné lorsque Napoléon Ier commande un arc de triomphe à la gloire des héros de la Grande armée. A la suite de la bataille d'Austerlitz (1805), il déclare aux soldats: « Vous ne rentrerez dans vos foyers que sous des arcs de