L'autobiographie dans la littérature
L'autobiographie est un genre littéraire et artistique que son étymologie grecque définit comme le fait d'écrire (graphein, graphie) sur sa propre vie (auto, soi et bios, vie). Au sens large l'autobiographie se caractérise donc a minima par l'identité de l'auteur, du narrateur et du personnage : le mot est assez récent, il n'est fabriqué qu'au début du XIXe siècle (1815 en anglais, 1832 pour l'adjectif et 1842 pour le substantif en français).
L'autobiographie représente de nos jours un genre littéraire dominant. Si l'on consulte les catalogues d'éditeurs ou si l'on parcourt les rayons de librairies, on s'aperçoit en effet qu'elle occupe, comme la littérature intime d'une manière générale (journaux, mémoires, témoignages, etc.), une place absolument centrale. Indépendamment même des écrivains qui ont produit des autobiographies proprement littéraires, et dont le nombre s'est prodigieusement accru au cours du 20ème siècle, que l'on pense à Sartre, à Sarraute, à Leiris ou à Michon, pour ne mentionner qu'eux, il n'est aujourd'hui aucune personnalité médiatiquement connue qui ne se sente tenue à nous faire part de son enfance et des événements qui ont marqué sa carrière, en publiant le récit de sa vie.
On peut se convaincre d'une autre manière que le geste autobiographique n'a rien de naturel. Si l'on se tourne vers l'histoire littéraire, on constate que l'autobiographie au sens strict, distincte de l'autoportrait ou des Mémoires, est un genre moderne. Lejeune situe son émergence à la fin du 18ème siècle, en choisissant comme point de repère les Confessions de Jean-Jacques Rousseau (1782).
Avant la fin du 18ème siècle, le geste autobiographique est lié le plus souvent à une pratique religieuse ou morale; il n'existe pas véritablement pour lui-même. Il vaut la peine pour s'en convaincre de se pencher sur ce qui fut le lointain modèle de Rousseau, à savoir les Confessions de Saint Augustin.
Comme l'indique assez bien le