L'economie, un monde en crise
P.S. : En Europe, on a du mal à rivaliser avec les folies américaines. Leur marché captif les autorise à investir massivement et à éliminer de fait la concurrence. Chez nous, il y a moins de gros films à effets spéciaux et nous devons diversifier nos activités (pub, télévision, cinéma, animation, documentaire, 3D relief...) pour nous en sortir. Les studios américains sont en train de scier la branche sur laquelle ils sont assis. Visuellement, les effets sont quasi parfaits, dynamiques, hyperréalistes, tout ce que vous voudrez, mais le problème c'est qu'ils dépassent l'imagination humaine. On a une idée de ce que donne l'explosion d'une tour, mais pas des dégâts résultant d'une collision entre la terre et une comète. L'autre problème est esthétique : dans notre société de la performance, il faut que les explosions soient parfaites, que les rochers nous rasent, que tout soit bien cadré malgré l'épaisseur de l'air ou la profondeur de champ. Sauf que dans la vraie vie, ce n'est jamais comme ça. On rate le moment où l'immeuble s'écroule. Quand on voit le succès des vidéos d'accidents filmées avec des téléphones sur Internet, on comprend que le public recherche du vrai, pas du parfait. Une cavalière qui se prend une branche d'arbre dans la figure et tombe de son cheval, on a mal pour elle, on ressent la douleur.