L’entreprise ne peut plus se concevoir comme un lieu fermé sur lui-même, ayant sa propre rationalité en dehors des questions de société. Si cette prise de conscience remonte déjà à quelques années, les « manifestations » de cette ouverture se sont d’abord cantonnées à la communication externe de l’entreprise. Responsabilité sociale, politiques affichées d’apprentissage, accords sur la diversité, embauche de seniors ou lutte contre les discriminations, autant de déclarations d’intentions qui résistent difficilement à la crise. Pourtant, tous ces « petits ou grands pas » rendent un retour en arrière impossible. D’un autre côté, en interne, la question du collectif et du lien social revient sur le devant de la scène comme étant une des grandes questions à poser après tant d’années centrées sur l’individualisation de la GRH et du management

1. Problématique générale : L’entreprise et la société : de nouvelles configurations ? Depuis les années 1990, les entreprises connaissent des évolutions profondes qui invitent à une relecture des relations qu’elles entretiennent avec l’ensemble social dans lequel elles s’inscrivent. On retiendra deux axes majeurs pour caractériser ce mouvement : -D’une part, le rôle accru des marchés financiers qui accompagne la mondialisation et la recherche prioritaire de la « valeur pour les actionnaires » induisent denouvelles formes de gouvernance des entreprises, une redéfinition du poids respectif des parties prenantes (actionnaires, dirigeants, salariés, consommateurs, pouvoirs publics,…) et la recherche de nouveaux équilibres. -D’autre part, les configurations d’entreprise elles-mêmes se trouvent remises en cause, sous la pression de nouveaux modes organisationnels (de la « firme-masse » à la « firme-réseau ») et dans un contexte d’affaiblissement des régulations institutionnelles du marché du travail. Dans ce contexte, on assiste à une profonde modification des relations entreprise-société, l’entreprise apparaissant à