L'erreur est-elle la conséquence de l'ignorance ?
Entre ces deux notions se trouve donc cette différence qu'est l'action et qui permettra de nuancer l'affirmation de Spinoza "l'erreur consiste dans une privation de connaissance" (Éthique, II, 35).
En effet, on peut différencier parmi les erreurs celles qui sont nécessaires, possibles et contingentes.
Premièrement, l'ignorance factuelle conduit à l'erreur lorsque le sujet va commettre une action — parce qu'il ne saurait trouver la vérité sans faire l'effort de connaître d'abord. L'erreur commise par ignorance n'est pas délibérée si on suppose que l'homme tend toujours à la vérité, car les hommes ignorants croient connaître la vérité et ne feront donc pas l'effort de la rechercher d'abord. Ainsi Spinoza explique-t-il l'erreur des hommes quant à leur connaissance de la liberté (Éthique, II, 35). On peut définir l'ignorance comme une erreur en puissance, mais une erreur nécessaire et par essence puisque c'est la vérité qui fait défaut. Spinoza fait d'ailleurs de la vraie liberté la connaissance adéquate de la nécessité dans les parties IV et V de son Éthique.
Il existe des