L'espace est une intuition a piori
Le premier argument amène la thèse que l’espace n’est pas un concept empirique tiré d’expériences externes (AK, IV, 32). Je pense qu’il utilise trois preuves afin de dire que l’espace est un concept préalable à toutes expériences externes. Il affirme tout d’abord que s’il existe des choses en dehors de moi qui se rapportent à moi, alors l’espace est un concept qui intervient déjà à la base. En d’autres mots, si je réussis à avoir des sensations qui proviennent des choses extérieures, et par extérieures j’entends qui occupent une partie de l’espace autre que celle dont j’occupe et dans un même temps donné, alors le concept d’espace doit intervenir avant même que cette sensation ne touche mes sens. Je suis en mesure d’avoir des sensations qui se rapportent à moi mais qui sont en même temps hors de moi, ce que j’appelle expérience, donc l’espace est bel et bien un concept préalable. Deuxièmement, si je suis en mesure de placer les choses non seulement en dehors de moi mais aussi les unes à côtés des autres, alors l’espace est un concept préalable. Je peux mettre les objets les uns à côtés des autres, par exemple je peux dire que ma chaise est en dessous du pupitre, donc l’espace est un concept préalable, préalable au monde des expériences empiriques. Troisièmement, un exemple tiré de l’argument trois, montre que pour savoir que la somme de deux côtés d’un triangle est plus longue que son troisième côté, n’est pas en premier lieu une dérivation de la ligne et du triangle mais l’usage de l’intuition d’espace préalable. Donc, tout concept géométrique, a comme intuition préalable l’espace. Puisque l’intervention de l’intuition de l’espace est nécessaire avant toutes expériences comme le prouve les trois arguments précédents, cette intuition est préalable. Dans la fin de son premier argument, il amène sa thèse du deuxième argument qui dit que l’espace est un concept a priori soit indépendamment de toutes expériences. On peut s’imaginer l’espace sans objet