L'eucharistie fait eglise
Nul doute qu’aujourd’hui le mystère de notre foi s’accomplit pour tous. Aujourd’hui nous sommes devenus témoins de ce que nous avons vu, écouté et reçu en grâces.
La 1ère lecture de ce jour nous fait revivre l’épisode de la sortie d’Egypte, la Pâque initiale du peuple élu. Dieu libère son peule de la servitude du péché et le conduit au salut.
Le mystère que nous célébrons ce soir et dans les jours qui vont suivre, résume toute la mission du Verbe Incarné qui accomplit les prophéties antérieures : le Libérateur dont parlait Pharaon dans les jours de Moïse, préfigure le Messie Jésus qui est l’amour même de Dieu pour chacun de nous. Ce que reprend saint Jean dès les premiers versets que nous venons d’écouter : « Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout ». Jésus a choisi de vivre ces heures par amour pour nous, pour nous faire vivre en Dieu. C’est bien là le sens profond du lavement des pieds.
L’instant est très solennel. Jésus, le Verbe de Dieu ne s’encombre pas de sa dignité, mais accepte volontairement l’abaissement. Il quitte son vêtement, comme le Bon Berger sa vie, et se met à laver les pieds de ses disciples ; devoir humiliant de l’esclave ou du disciple envers son maître. C’est en descendant dans cet abîme d’humilité que notre Seigneur parfait la mission du salut nous concernant.
L’heure est donc venue pour lui de souffrir sa Passion en tant que Victime et Grand Prêtre, à la fois l’autel et le feu qui brule la victime.
Dans sa lettre aux chrétiens de Corinthe, saint Paul rappelle la signification de leurs rassemblements pour la « fraction du pain », ou l’Eucharistie qui essentiellement le « sacrement de l’amour ».
Ces gestes si merveilleux du lavement des pieds et de la consécration du pain et du vin, ne peuvent avoir de prise que dans une assemblée d’hommes et de femmes, un peuple de croyants qui y dit sa foi et son espérance, une communauté qui célèbre l’amour reçu comme