L'euthanasie
* Les progrès réalisés ces dernières décennies en matière d’hygiène de vie et ceux des techniques médicales conduisent à un allongement remarquable de la durée de vie. En même temps, on assiste à un certain effacement des frontières entre la mort et la vie et, d’une certaine manière, à une désapprobation par le mourant de sa propre mort. S’ensuivent bien des problèmes éthiques et humains inédits. En attestent les hésitations et fluctuations récentes des législations sur ce point, les nombreux débats (souvent à fort impact médiatique) et une production littéraire non négligeable. * En France notamment l’application stricte de la loi amène à qualifier l’euthanasie d’homicide volontaire, d’assassinat ou de non assistance à personne en danger. Mais les juridictions qui sont rarement saisies en la matière font preuve, lorsqu’elles condamnent, de la plus grande indulgence. Par ailleurs, divers mouvements d’opinion militent en faveur d’une modification des textes. * Le CCNE (Comité Consultatif National D’éthique) s’est déjà prononcé à ce propos, mais son avis, dicté par l’urgence, en était resté à la formulation de quelques principes forts, à partir desquels il désapprouvait qu’un texte législatif ou réglementaire légitime l’acte de donner la mort à un malade. Huit ans plus tard, en 1998, dans un de ses rapports la CCNE se déclarait favorable à une discussion publique sereine sur le problème de l’euthanasie. Il se demandait alors si sa prise de position de 1991 n’était pas dépassée et insistait sur l’importance d’une réflexion en commun sur la question des circonstances précédant le décès. Le présent rapport tente d’apporter des éléments à cette réflexion nécessaire.
1. / Vivre et mourir aujourd’hui :
-Nul ne songe à nier et encore moins à déplorer les progrès de l’hygiène et de la médecine qui marquent notre époque de façon déterminante. La qualité de vie d’une façon générale et son allongement spectaculaire dans les pays