L'expérience combattante d'un soldat de la premiére guerre mondiale
L’expérience combattante vue par un soldat français.
Le document tiré du livre « Paroles de Poilus » est un témoignage d'un soldat français nommé Gaston Biron – il s'agit d'une lettre qu'il envoie à sa mère le 25 mars 1916 soit près d'un mois après le début de l'offensive allemande. Il évoque les souffrances et la douleur d'être au front et témoigne en cela de l'esprit des combattants sans toutefois donner de détails précis sur les combats, sur les réelles conditions de vies des soldats dans les tranchées pour permettre à sa mère de garder espoir.
Gaston Biron, jeune homme mobilisé à l'entrée de la guerre en 1914, écrit cette lettre alors que la guerre est de plus en plus meurtrière « nous sommes montés mille deux cents, et nous sommes redescendus trois cent », les allemands ayant une force de feu bien supérieure à celles des armes distribuées aux poilus sans compter le manque de stratégie de l'état major français conduit par le Maréchal Joffre. Cet hiver 1916, les soldats français vivent dans des tranchées, insalubres, remplies par temps de pluie de boue dans un froid glacial, de reste de cadavres, sans ravitaillement régulier, ils souffrent d'un manque de sommeil, d’hygiène - la saleté des latrines provoque souvent des maladies dont certaines graves qui causent la mort de soldats. C'est donc dans une atmosphère de mort que les survivants attendent leur dernière heure, choqués, résignés ils savent donc qu'à n'importe quel moment ils peuvent mourir, recevoir un obus, ou être mitraillé et certains pensent même que « mourir d'une balle n'est presque rien ; notre être reste intact. Mais être démembré, mis en morceaux, réduit à de la bouillie, c'est une crainte que la chair ne peut supporter. - Sergent Paul Dubrulle. »
Ce qui confirme les dires de Gaston Biron à sa mère avec « ces heures terribles » , « sacrifices de notre vie » , « j'ai cru ma dernière heure arrivée » qui montre leur peur permanente