L'expérience est-elle source de connaissances?
Depuis toujours, de nombreux philosophes se sont essayés à répondre à la question : quel est le fondement de la connaissance ? L’expérience désigne les données sensibles auxquelles l’esprit a affaire dans l’élaboration ou la validation de ses connaissances. Elle se trouve dans le domaine du phénomène ; c’est un fait brut privé de tout concept. La connaissance est l’activité par laquelle l’homme prend acte des données de l’expérience et cherche à les comprendre ou à les expliquer. Le courant empiriste part, lui d’abord, de l’idée que l’on a jamais raison contre les faits, c'est-à-dire que les expériences sensibles sont antérieures à toutes formes de concepts et que la connaissance découle de ces faits bruts. Ainsi il semblerait que les données sensibles avec lesquelles l’esprit est en rapport représentent l’origine des actes par lesquels nous saisissons un aspect du monde. Mais Kant va critiquer cette thèse empiriste en répondant qu’en réalité, la connaissance est conçue comme une construction, c’est à dire élaborée par l’intelligence à partir des matériaux sensibles. Par conséquent se trouve posée la question des limites de notre connaissance, car si la connaissance a besoin de matière fournie par l’expérience, est-il possible de connaitre des objets situés au delà de l’expérience, comme le sont les objets métaphysiques ?
Au contraire de l’idéalisme, théorie soutenue par Descartes ou Platon selon laquelle la vérité est du coté des idées, l’empirisme dont le plus pertinent de ses représentants est David Hume est la théorie selon laquelle toute connaissance provient de l’expérience sensible, c'est-à dire des données de la sensation.