Ce sujet est dangereux car il est plus difficile qu’on ne le croit généralement ! La quasi-totalité des élèves de terminales mais aussi de classes préparatoires ne parvient pas à maîtriser les deux sens possibles du mot histoire ; apparemment, en cours, ils comprennent cette différence mais mis en présence d’un sujet sur l’histoire, c’est au hasard ( !) qu’ils choisissent le sens de ce concept! Or il faut clairement distinguer l’histoire qui renvoie à la réalité (au cours de l’histoire) et le discours sur cette réalité posée comme passée (histoire de l’historien). Ce mot désigne aussi bien l’histoire réelle telle qu’elle se déroule effectivement (ce que les Allemands nomment Geschichte) quel’histoire comme science de l’historien (Historie en Allemand). Pour ce sujet, faut-il choisir un sens (lequel) ou les deux ? Il est évident qu’il s’agit avant tout et essentiellement du premier sens mais sans exclure totalement l’histoire de l’historien qui, bien évidemment, dépend pour son travail, de la réponse à la première question : si l’histoire réelle n’est qu’une suite d’événements, comment le récit fait par l’historien ne pourrait-il pas en subir les conséquences ? Mais tout se jouera sur l’examen de l’histoire effective, réelle : ce qui se passe dans l’histoire réelle n’est-elle qu’une suite d’événements ?
Le deuxième danger de ce sujet porte sur la notion d’événement que le candidat croit comprendre mais qu’il risque de prendre dans un sens large, banal, qui n’a pas d’intérêt et de valeur pour problématiser l’intitulé. Pour parvenir à mettre en place la problématique de ce sujet, nous proposons de lire d’abord ce texte de Cournot qui aura un double intérêt : faire une révision sur les conditions de possibiité de l’histoire en plus l’intérêt et donner une préparation à l’explication de texte : tous les concepts essentiels de la dissertation y sont présents. Nous y trouvons aussi l’expression « suite d’événements » et sa signification précise, révélatrice de l’enjeu