L'homme et la science
Envisager le rapport entre progrès scientifiques et techniques et droits de l’homme, n’estce pas d’emblée introduire notre réflexion dans un contexte fortement façonné par l’histoire, celle du développement des sciences et des techniques, mais aussi celle des idées? Or, cette référence à la culture, a-t-elle encore un sens et lequel, alors que les applications de la science et de la technique paraissent si fortement appartenir à ce « village global », par ailleurs fortement contesté ? Hier, à l’époque des Lumières, où sont nés les droits de l’homme, indissociables du mouvement d’idées qui, depuis la Renaissance, a permis l’éclosion des sciences et ouvert la voie au “génie rationnel”, l’Europe s’est sentie porteuse du flambeau de la connaissance et de l’universalisme? Aujourd’hui, alors que technique et culture ne sont plus à l’unisson , que la science éveille à nouveau la crainte, que les idéologies ont cruellement fait faillite, l’humanisme des Lumières ne trouverait son unité, sa légitimité internationale, que dans la défense et la promotion des droits de l’homme, eux-mêmes reconstruits, non plus ferment de liberté politique et de dynamique sociale, mais barrière protectrice de l’individu, tout entier soucieux de son autonomie et animé de la volonté de soumettre la science à ses désirs? L’essor du droit des sciences de la vie, du biodroit, illustre utilement ce questionnement. Né de la régulation des pratiques, ce droit des techniques (1) est devenu, avec l’émergence des