L'homme peut-il se passer de religion
1. La conscience de soi
1.1. Conscience psychologique et conscience morale
Etymologiquement, le mot conscience signifie « savoir ensemble ». La conscience est cette lumière qui ramasse et unifie toute notre expérience. « Conscience ajoute à science ceci que les connaissances sont ensembles » écrit notamment Alain.
On distingue généralement la conscience spontanée, par laquelle nous apercevons simplement de ce qui se passe en nous et en dehors de nous, et la conscience réfléchie, qui désigne le retour (ou ré-flexion) de notre esprit sur lui-même.
La conscience morale implique la présence, en chacun, de valeurs qui l’aident à définir ce qui lui paraît bien ou mal (juger de la valeur morale de ses propres intentions). Elle débouche donc sur une question relative à l’origine de ces valeurs : me sont-elles fournies par une autorité extérieure (la famille, la société, ou Dieu) ? Ou est-ce moi qui les découvre ou les invente ? Pour Rousseau, c’est par la conscience morale, « principe inné de justice et de vertu », « juge infaillible du bien et du mal » que l’homme peut s’élever au dessus des bêtes et se rendre « semblable à Dieu ».
Quant à la conscience psychologique, elle peut à son tour se comprendre selon deux dimensions : d’une part, elle nous donne un savoir concernant nos actes (je suis conscient de ce que je vois en même temps que de voir) ; d’autre part, elle nous donne le sentiment d’être un moi singulier (le sujet s’affirme en s’opposant à tout ce qui n’est pas lui-même).1.2. « Je pense, donc je suis »
Le cogito ergo sum de Descartes est l’affirmation que je suis en toute certitude une chose qui parle, un sujet doué de conscience. Descartes, à la recherche des vérités premières, décide de faire table rase de tout ce qu’il a appris jusque là : il suspend tout jugement par un doute hyperbolique.
Mais, il y a une vérité