L'illusion comique
Corneille - 1635 L’illusion comique est une comédie de Corneille qui a été rédigée au début de sa carrière. Cette pièce est à la rencontre de plusieurs genres théâtraux puisque Corneille l’annonce lui-même dans le prologue : «Le premier acte n’est qu’un prologue, les trois suivants font une comédie imparfaite, le dernier est une tragédie, et tout cela cousu ensemble fait une comédie». En réalité, cette pièce relève plus de la tragi-comédie et elle pose la question fondamentale du théâtre : le théâtre est-il illusion ?
L’illusion Comique
Corneille - 1635
ACTE I, scène 1 (vers 1 à 46)
Introduction L’illusion comique a été écrite en 1635 par Pierre Corneille, écrivain du XVIIème siècle. Cette tragi-comédie connaît un grand succès à cette époque mais ne respecte guère les règles du théâtre classique. Les cinq actes ont une longueur, des tons et des sujets très divers et le premier s’apparente plutôt à un prologue. En quoi cette scène n’est pas une scène d’exposition classique ? Nous verrons tout d’abord comment est présentée l’intrigue de la pièce puis de quelle façon est amorcée la présentation du magicien.
Lecture
ACTE I.
SCENE PREMIERE.
DORANTE.
Ce mage, qui d'un mot renverse la nature,
N'a choisi pour palais que cette grotte obscure.
La nuit qu'il entretient sur cet affreux séjour,
N'ouvrant son voile épais qu'aux rayons d'un faux jour,
De leur éclat douteux n'admet en ces lieux sombres
Que ce qu'en peut souffrir le commerce des ombres.
N'avancez pas : son art au pied de ce rocher
A mis de quoi punir qui s'en ose approcher ;
Et cette large bouche est un mur invisible,
Où l'air en sa faveur devient inaccessible,
Et lui fait un rempart, dont les funestes bords
Sur un peu de poussière étalent mille morts.
Jaloux de son repos plus que de sa défense,
Il perd qui l'importune, ainsi que qui l'offense ;
Malgré l'empressement d'un curieux désir,
Il faut, pour lui parler, attendre