L'inconscient est-il un alibi commode?
En effet, si l’on admet que l’inconscient fait partie du système psychique au même titre que la conscience, l’on est en droit de se poser des questions sur la souveraineté du sujet sur ses pensées, ses sentiments et ses actes : peut on être tenu responsable de tous nos actes ? A moins que l’inconscient ne soit qu’un alibi commode permettant de rejeter la responsabilité sur lui ?
En se penchant dans un premier temps sur le système psychique défini par Freud, nous observerons si l’inconscient peut réellement être considéré comme un alibi convaincant, une preuve valable pour défendre le sujet. Nous étudierons ensuite en quoi l’inconscient ne serait qu’un alibi facile, un prétexte pour se décharger de responsabilités trop lourdes, et quelles seraient, dans ce cas, les conséquences de cette démarche.
Au début du XXème siècle, Sigmund Freud, brillant médecin à l’origine de la psychanalyse, définit le système psychique comme composé de trois instances : le ça, le moi et le surmoi. Le ça, pole pulsionnel inconscient, est gouverné par le principe de plaisir. Le moi cherche à satisfaire les pulsions du ça, tout en prenant en compte le principe de réalité afin de déterminer les pulsions réalisables ou non ; il s’agit donc d’une instance consciente. Le surmoi est, quand à lui, une instance elle aussi inconsciente consistant en une intériorisation des tabous sociaux et parentaux. Le surmoi effectue donc une censure inconsciente vis-à-vis des pulsions, empêchant certaines d’entre elles de devenir conscientes. Il s’effectue alors dans ce cas un processus totalement inconscient sur nos