L'inconscient
Nous avons vu, dans le cours sur la conscience, que le caractère privilégié de la conscience ne peut pas être retenu : 1) elle ne nous donne pas un accès immédiat à nous-mêmes; 2) elle n’est pas une entité substantielle. C’est l’inconscient qui aujourd’hui a pris la place de la conscience, ayant pour conséquence une autre conception de l’homme. Avec Socrate, les stoïciens, Descartes, l’homme, par sa conscience, était un être à part, ayant une parfaite maîtrise de lui-même.
Avec la découverte de l’inconscient, Freud estime ainsi avoir infligé la troisième blessure à l’humanité :
a) première blessure : Copernic : la terre n’est pas au centre de l’univers.
b) deuxième blessure : Darwin : l’homme n’est pas arrivé le premier sur la terre mais tard dans la lignée animale
c) troisième blessure : Freud : le moi n’est pas le maître dans sa maison. Il existe quelque chose de plus profond, un inconscient psychique.
Nous allons voir que la notion d'inconscient mise à l'honneur par Freud remet donc en cause la conception classique d'un homme maître de lui grâce à sa conscience. L’homme serait au contraire déterminé par des forces obscures, auxquelles il ne pourrait pas avoir accès.
I- L’INCONSCIENT FREUDIEN.
A- Le concept d’inconscient.
1) L’idée qu’une partie de notre psychisme échappe à la conscience n’est pas nouvelle, et elle est même "dans l’air" à la fin du XIXe siècle :
a) Leibniz et les petites perceptions (Nouveaux Essais, Préface, pp.41-42)
Avant Freud, certains philosophes avaient déjà montré que la représentation cartésienne du psychisme humain était insuffisante.
Pour Descartes, l'esprit s'identifiait avec la conscience, avec la pensée claire et distincte. On pouvait avoir accès, par la conscience, à tout ce qui se passe en nous, sans possibilité d'erreur (cf. fait que le malin génie ne pouvait nous tromper concernant tout ce qui se passe dans notre esprit).
Dès le 17e, un contemporain de