l'Italie fasciste est elle un régime totalitaire?
Pour le français Pierre Milza, on peut parler de totalitarisme quand cinq caractéristiques sont réunies : « un parti unique, une idéologie d’Etat, le double monopole de la violence et de la communication, l’étatisation de l’économie, l’emploi de la terreur policière et idéologique ». Un Etat est totalitaire quand « tous ces événements sont présents et pleinement accomplis ». Appliquer cette définition exhaustive au régime fasciste italien est une démarche complexe, nous allons brièvement tenter de le faire.
Le fascisme italien a-t-il été un Etat totalitaire, ou est-il demeuré « une banale dictature nationaliste » comme le dit Hannah Arendt ?
Les quatre temps du fascisme italien décrit par Pierre Milza démontrent qu’une approche chronologique est intéressante. On peut affirmer que le mouvement fascisme est à but totalitaire, mais que dans les faits ce ne fut jamais le cas, et que finalement on peut se demander si le changement d’essence du régime, situé en 1938 selon Arendt, n’est pas dû à des facteurs exogènes.
Le fascisme italien, un mouvement totalitaire.
Le mouvement fasciste italien né dans une Italie spectatrice de l’affrontement européen de 1914. Il aurait d’ailleurs été financé en partie par la France qui le voyait comme un bon moyen de convaincre l’Italie de Basculer dans son camp dans le conflit. Il s’agit incontestablement d’un mouvement révolutionnaire nouveau, qui a dès sa fondation d’incontestable visé totalitaire.
Le fascisme, un mouvement révolutionnaire.
Il est impossible de nier l’aspect révolutionnaire du fascisme, comme Lénine Mussolini croit en une révolution de professionnels. Mais contrairement au théoricien communiste, sa révolution n’est pas celle du prolétariat.
Le premier aspect de la doctrine fasciste, et aspect qui ouvre la voie à son autoritarisme, est la négation pure et simple de la validité de l’idée d’individu. Comme Benito Mussolini l’écrit lui-même dans l’article « fascisme »