Introduction : Le Chili avant 1970 est plongé dans une grave crise politique. Eduardo Frei Montalva est alors au pouvoir, le gouvernement est critiqué tant par la gauche que par la droite. En 1968, les grèves commencent à se propager et de sérieux affrontements entre étudiants et gouvernement se produisent. En 1969, la crise du gouvernement de Frei s'accentue et de plus il existe des rumeurs de coup d’État, qui se concrétisent le 29 octobre avec le Tacnazo, dirigé par le général Roberto Viaux. Bien que cet événement se soit apaisé et ne soit finalement qu’une fausse alerte, il démontre la gravité de la situation politique annonçant une victoire imminente de Salvador Allende aux prochaines élections. Cette même année voit la naissance du Mouvement d’Action Populaire Unitaire (MAPU), comme scission de la fraction la plus à gauche de la Démocratie Chrétienne. Ce mouvement s’unit à l’Unité Populaire. La nouvelle alliance formée par les socialistes, les communistes, les radicaux, les sociaux-démocrates et d’autres groupes, se crée afin qu’Allende accède au pouvoir. Radomiro Tomic, le candidat officialiste, n’est pas considéré comme un bon candidat pour vaincre Allende, c'est pourquoi la droite désigne Jorge Alessandri comme étant son porte-drapeau. Le 4 septembre 1970, Allende remporte la « première majorité » aux élections présidentielles, avec 36,3% des voix contre 34,98% à Tomic et 27,9% à Alessandri. Le Sénat et la Chambre des députés enregistrent ce léger avantage, comme c’est la coutume, et l’élisent Président de la République le 24 octobre, malgré les pressions américaines, les menaces de putsch et l’agression économique et financière contre le Chili. Présentement, nous pouvons nous demander en quoi les trois années de gouvernance de l’Unité Populaire ont marqué un bouleversement dans la politique chilienne. Tout d’abord, nous aborderons la politique mise en place par Allende pendant ces trois années. Enfin nous étudierons la fin de la présidence de l’Unité