L'évolution du mythe du petit chaperon rouge
Afin de saisir l’évolution de la relation parentale contemporaine, nous jetterons un coup d’oeil rétrospectif de la conception de l’enfance à travers les siècles à la lumière du texte de Jean-Louis Flandrin, Enfance et société , résumant l’oeuvre de Philippe Ariès, historien s’étant penché sur la question de ce qu’il nomme «le sentiment de l’enfance». Or, selon Philippe Ariès, la conception de l’enfance n’a pas toujours existé. Effectivement, les enfants, au Moyen Âge, sont de petits adultes: «Dans la vie quotidienne, les enfants vivent avec les adultes, une vie d’adulte.» Leur rareté dans l’iconographie et leur représentation sous la morphologie adulte démontre qu’on y accorde peu d’intérêt, ce qui implique que la relation parent-enfant est inexistante. Or, selon l’histoire, c’est la conscience de l’innocence enfantine et le souci de l’éducation qui amorce un changement, la naissance d’une nouvelle perspective, celle de l’enfance. Au XVIIème et XVIIème siècles, la multiplication des collèges va de pair avec le progrès de la dicipline et la création d’internats qui créent une frontière entre l’enfance et le monde des adultes: «on aboutit à une scolarisation de l’enfance, c’est-à-dire à une enfantisation d’une fraction de la société. » Philippe Ariès rapporte que la relation parent-enfant évolue progressivement avec ce qu’il nomme le «sentiment de l’enfance» au XVIème siècle, puis au XVIIème siècle. Au XVIIème siècle, il