L'abstention, la vrai gagnante des régionales
A la veille des élections régionales, la grande majorité des chercheurs s’attendaient à une participation assez faible pour le premier tour des élections régionales qui doit avoir lieu le 15 mars 2010. Anne Muxel (chercheuse au CEVIPOF) donnait son pronostique sur les futurs résultats de participation. Elle décrit tous d’abord un contexte de hausse généralisé de l’abstention lors des scrutins durant ces vingt dernières années, exception faite de rares pics de participation (comme a la présidentielle de 2007). Elle écrit ainsi que : « Après les élections législatives (2007), municipales (2008) et européennes (2009), l’abstention risque donc d’atteindre aux régionales de nouveaux records par rapport au dernier scrutin comparable, en 2004». Comme l’annonçait Anne Muxel et nombres de politologues, le premier tour des élections régionales, organisé dimanche 15 mars, a été en effet marqué par un taux d’abstention de 53,6 %, un record (en 2004, elle avait été de 39,15 % à l’issue du premier tour), avec de surcroît plus de 3.5% de votes blancs ou nuls. Au second tour, malgré un léger tassement par rapport au premier tour, l'abstention a encore concernée dimanche 22 mars 48,8% des électeurs inscrits, soit près d'un sur deux, un niveau record pour un second tour des élections régionales. S'il recule d'environ quatre points par rapport au premier tour, le taux d'abstention du second tour gagne 15 point si on le compare aux 34,34% du second tour du précédent scrutin régional en 2004. Le taux d'abstention record enregistré dimanche conforte l’idée commune de tendance à la hausse qui avait déjà été confirmée par les élections européennes de 2009, qui avaient été boudées par 59,37% des inscrits, après 57,21% en 2004, 53,24% en 1999 et 47,29% en 1994. L’abstentionnisme, c’est dire le fait de ne pas prendre part à un vote bien qu’on en ait le droit, devient un sujet de plus en plus central dans les débats politiques. En effet,