L'absurde
Une approche comparative du concept chez nos deux auteurs peut à ce titre s’avérer éclairant. Elle nous permettra d’inscrire le thème de l’absurde dans une double perspective (peut-être orientale et occidentale) mais surtout, de distinguer la posture existentielle de Sales, de celle, nous le constaterons, moins fataliste de Camus.
L’absurdité vient, dit Camus, de cette conception du monde selon laquelle il n’existe aucune harmonie entre l’homme et la nature ; thème, entre autres, que l’auteur a très bien exploité dans son roman l’Etranger. " L’absurde est essentiellement un divorce. Le divorce entre l’esprit qui désire et le monde qui déçoit" nous dit l’auteur du mythe de Sisyphe. Le monde, par son "silence déraisonnable", laisse en suspens l’appel de l’homme. Ce dernier, curieux de comprendre le monde, se trouve confronté à son "épaisseur", voire à son étrangeté. Et de cette confrontation naît l’absurde. "Le monde nous échappe puisqu’il redevient lui-même", précise Camus. Le monde est absurde, car la nature ignore la souffrance de l’homme. Elle nous est