L'académie française
Denise Baudu, accompagnée de ses deux frères, arrive à Paris, dans l’espoir de trouver un travail chez leur oncle, propriétaire d’un petit commerce. Cependant, la boutique de l’oncle Baudu, comme toutes les autres du quartier, ne se portent pas bien et doivent fermer leurs portes les unes après les autres, en raison de l’installation dans le voisinage, d’un grand magasin, un temple du commerce moderne, Au Bonheur des Dames.
Denise se voit dans l’obligation de prendre une place de vendeuse au Bonheur, où elle passe les heures les plus pénibles de sa vie. Le travail est difficile, ingrat, et ses appointements ne suffisent guère à subvenir aux besoins de la petite famille qu’elle entretient. C’est sans compter les malveillances, les jalousies et les commérages des autres employés du Bonheur. Le directeur de cet établissement aux allures de grande industrie, Octave Mouret, est un jeune homme volage, ambitieux, intriguant et manipulateur. Cependant, malgré son tempérament intraitable et calculateur, Mouret se prend subitement d’affection pour Denise, affection qui grandit involontairement, d’une façon incontrôlable, tandis que la jeune fille, brebis vertueuse dans cet univers sans mercis, voit venir avec douleur la déchéance de toutes les maisons du quartier, écrasées par le succès du Bonheur, broyées sans pitié par les engrenages de sa croissance sans limites.
Mon avis
Au Bonheur des Dames est sans doute le roman le moins noir de la série des Rougon-Maquart d’Emile Zola, sans doute, parce qu’il a une fin plus heureuse que les autres. Pourtant, il est indéniable qu’il a son lot de douleurs, de larmes, d’injustices. On se trouve d’abord dans l’esprit de Denise, jeune fille naïve, innocente, pleine de bonté, lâchée au milieu de cet univers impitoyable, peuplée de gens ambitieux et sans pitié. C’est par elle qu’on apprend à connaître ce monde terrible où elle est contrainte de s’intégrer, bon gré, mal gré, afin de pouvoir subsister. Dans un premier temps,