L'affiche rouge
Aujourd'hui, on appelle ces vingt-trois, le groupe Manouchian, du nom de son responsable militaire. En 1944, la triste Affiche rouge, largement placardée dans les villes françaises, les rendit célèbres. C'était une affiche de propagande nazie chargée de discréditer leurs actions. Il y a 60 ans, le 21 février 1944, dans l'après-midi, ils ont été fusillés au Mont-Valérien. février 1944, une gigantesque affiche fut placardée dans les principales villes de France par les services de la propagande allemande. Sur un fond rouge se détachaient en médaillon les visages de dix hommes aux traits tirés, avec une barbe de plusieurs jours. En haut de l'affiche, on pouvait lire, en larges lettres : « Des libérateurs ? » La réponse était au bas de l'affiche : « La libération par l'armée du crime ! »
Cette affiche, bientôt connue comme « l'Affiche rouge », présentait les portraits de dix résistants parmi les vingt-trois qui allaient être condamnés à mort et fusillés, au mont Valérien le 21 février 1944. Ces hommes, qui appartenaient au « groupe Manouchian » – du nom de leur chef du moment, Missak Manouchian –, étaient des membres des Francs-tireurs et partisans de la M.O.I.La bande rassemblée par Manouchian comptait dans ses rangs nombres de juifs originaires d'Europe de l'Est, mais aussi des Italiens antifascistes et des républicains espagnols. Dans ces rangs, Guédiguian a choisi quelques figures pour leur jeunesse, leur violence. Thomas Elek (Grégoire Leprince-Ringuet) et Marcel Rayman, un lycéen doué en chimie et un ouvrier champion de natation, deviennent des tueurs. Parce que Guédiguian - l'affiche du film en témoigne - ne fait pas mystère des buts de guerre du groupe Manouchian. Il fallait tuer des Allemands, les plus gradés possible, à défaut le plus grand nombre possible, autant pour