L'albatros de baudelaire
Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipagePrennent des albatros, vastes oiseaux des mers,Qui suivent, indolents compagnons de voyage,Le navire glissant sur les gouffres amers. A peine les ont-ils déposés sur les planches,Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,Laissent piteusement leurs grandes ailes blanchesComme des avirons traîner à côté d'eux. Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule!Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid!L'un agace son bec avec un brûle-gueule,L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait! Le Poète est semblable au prince des nuéesQui hante la tempête et se rit de l'archer;Exilé sur le sol au milieu des huées,Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.Charles Baudelaire - L'Albatros - Les Fleurs du mal |
Introduction
Le poème L'Albatros est extrait de "Spleen et idéal", la deuxième partie du recueil Les Fleurs du mal de Baudelaire. L'albatros traduit chez Baudelaire la conscience d'être différent des autres. Baudelaire a recours à une image très suggestive pour dépeindre sa propre condition dans une société qui l'ignore complètement. Baudelaire faisait partie de la génération des poètes maudits, c'est-à-dire non compris par les gens de son époque.
L'interêt de ce texte est de montrer que l'albatros représente la propre condition du poète déchiré entre son aspiration à l'élévation nommé spleen et sa condition humaine réelle. Dans un premier temps, Baudelaire oppose le monde de l'albatros à celui des hommes. Cela est accentué par la construction du poeme. Enfin, de nombreux symboles viennent argumenter cette position du poete dans la société.
A. Deux conceptions du monde qui s'opposentDeux espaces principaux confrontés : le ciel (espace de l'albatros) et le pont du bateau (espace des Hommes)
• Opposition (antithèse) par leur dimension : infini, ouvert/limité, fermé), • Par leur situation : au dessus / bas• Par leur connotation : liberté, évasion/plat, terre à terre, absence