L'algérie
L'Algérie a connu une décolonisation très violente. Après huit ans de guerre, l'ancienne colonie française s'émancipe enfin et ses nouveaux dirigeants entament la transformation d'un territoire dévasté en un État-nation. Comment se reconstruire de manière durable et stable avec un héritage aussi lourd ?
Pour moderniser le pays, le choix se porte vers le modèle de développement socialiste. L'Algérie apparaît alors sur l'échiquier international comme l'un des pays phares du Tiers-Monde, bien qu'elle soit dirigée par un pouvoir autoritaire. Cependant les problèmes sociaux ne sont pas résolus et la faillite économique du pays aboutit dans les années 1980-1990 à une dangereuse crise politique débouchant sur une guerre civile. Cette crise n'est pas encore résolue.
1. Comment l'Algérie acquiert-elle l'indépendance ?
a) À partir de 1954, la politique française radicalise le nationalisme algérien : des actes de violence font leur apparition.
Les indépendantistes algériens voient dans l'échec de la domination française en Indochine un encouragement pour se lancer à leur tour dans une lutte armée contre la France. Le 1er novembre 1954, la « Toussaint rouge », série d'attentats contre des intérêts français et des musulmans pro-français, marque le début de la guerre d'Algérie. Le FLN (Front de libération nationale) crée par Ben Bella va prendre peu à peu l'avantage sur les autres mouvements indépendantistes.
La France mène alors une politique de fermeté en Algérie. Au plus fort de la guerre, 400 000 soldats français seront chargés du « maintien de l'ordre » dans la colonie. Cette politique de répression est soutenue par le million de pieds-noirs algériens qui vivent avec plus de 8 millions de musulmans privés de la citoyenneté française et vivant sous le statut de l'indigénat.
Dans les deux camps, les cruautés se multiplient : massacres de civils musulmans pro-français par le FLN, recours à la torture par des parachutistes de l'armée française…