L'allemagne
L'expression de « démocratie populaire » fait rapidement partie du vocabulaire des mouvements communistes, mais n'est pas immédiatement défini Mátyás Rákosi, secrétaire général du Parti des travailleurs hongrois et dirigeant de la République populaire de Hongrie, a avoué qu'il ignorait initialement ce que signifiait au juste le terme1. En décembre 1948, Georgi Mikhailov Dimitrov, dirigeant du Parti communiste bulgare, donne la définition de la démocratie populaire comme un « État s'inspirant de la théorie marxiste et réalisant le passage du capitalisme au socialisme »2.
Le terme « démocratie populaire » est un pléonasme étymologique, puisque le mot démocratie est basé sur le mot grec demos (peuple). Ce pléonasme peut s'expliquer cependant dans le cadre d'une analyse marxiste de la démocratie.
En effet, pour certains, le terme même de démocratie met en avant sa contradiction interne : il pose l'identité entre le gouvernant et le gouverné (la démocratie est « le gouvernement du peuple par lui-même ») tout en se classant dans les formes d'État, donc de gouvernement des hommes. S'il y a État, c'est qu'il y a gouvernement d'une partie du peuple par une autre, c'est qu'il y a des contradictions internes au sein du peuple : on rejoint l'analyse de la lutte des classes selon laquelle le peuple n'est en fait que le rapport des classes. La démocratie, puisqu'elle est « confinée dans le cadre étroit de l'exploitation capitaliste, [...] reste toujours quant au fond une démocratie pour la minorité, pour les classes possédantes »3, ne serait pour certains que la dictature de la classe dominante.
Il faut selon la propagande de ces régimes entendre par « démocratie populaire » une démocratie où le pouvoir appartiendrait réellement au peuple, à l'opposé de la « démocratie libérale ». Les bolchéviques, dont Léon Trotsky, la différencient de la « démocratie prolétarienne » dans la mesure où elle doit concerner non seulement le prolétariat mais