L'ambivalence de de gaulle
Tantôt c'est à charge : on se penche sur une période, sur la vie d'un homme, et on le juge et on le condamne sans attendre. Ces dernières semaines, François Mitterrand fut (encore !) soumis à ce traitement de faveur lors de la sortie du livre consacré à son action durant la Guerre d'Algérie. Un livre d'Histoire fut aussitôt transformé en réquisitoire par quelques unes de ces nouvelles plaies de la télévision que sont les "chroniqueurs" qui ont un avis sur tout et surtout un avis (comme le disait Coluche, je crois).
Tantôt, c'est un procès en béatification. France 3 nous a ainsi offert hier trois heures consacrées au général de Gaulle, sa vie, sa gloire, sa vision, son génie, sa rebellion, son non de 1940 et bla bla. On a même vu Rama Yade et Manuel Valls venir nous expliquer qu'eux aussi, étaient des enfants de "mon général".
Cette sempiternelle béatification médiatique de Charles de Gaulle est aussi réductrice que la permanente excommunication médiatique de François Mitterrand.
Par exemple, l'émission d'hier, notamment le débat animé par Poivre d'Arvor, ne permettait pas de mettre en relief le fait que le général de Gaulle était aussi un homme de son temps, né en 1890, dans une famille réactionnaire, et que de ce point de vue, certaines prises de position, choix cruciaux, grandes orientations de politique étrangère montraient qu'il ne s'était pas départi d'une certaine culture familiale. La preuve en trois citations :
"Certains même redoutaient que les juifs, jusqu’alors dispersés, mais -qui étaient restés ce qu’ils avaient été de tout temps, c’est à dire un peuple d’élite, sûr de lui-même et dominateur, n’en viennent, une fois rassemblés dans le site de leur ancienne grandeur, à changer en ambition ardente et conquérante