L’aménagement du territoire en France (milieu des années 50 à nos jours)

Introduction

Cette leçon veut échapper à la description pour appréhender des logiques spatiales. Nous avons vu dans la leçon sur l’Europe toute une grammaire des représentations spatiales. Néanmoins la dimension spatiale se complique car elle fait intervenir une pluralité d’acteurs qui interviennent à des échelles différentes souvent de manière contradictoire. Présentons d’abord les acteurs par ordre d’importance et de rentrée en scène en les croisant avec les différentes acceptions et variations du terme aménagement : Historiquement la construction du territoire, menée par un Etat monarchique fort et centralisé, s’incarne au XVIIème siècle à travers le Colbertisme, forme française du mercantilisme avant d’être réactivée 300 ans plus tard par le gaullisme. Celui-ci, dans la conjoncture faste des 30 glorieuses, dispose désormais fermement d’un Etat devenu acteur économique avec la nationalisation d’entreprises clés de 1945 à la fin des années 80, sans compter les taxes impôts, et ministères spécifiques. A l’échelle nationale il n’a cessé d’agir suivant le principe d’égalisation des territoires. Mais pas de la même manière suivant les périodes. Dans un premier temps il participe à la réduction des inégalités de production de richesses sur le territoire en contribuant au transfert d’usines à travers le mode d’organisation taylorien du travail taylorien. Aujourd’hui alors qu’il semble s’être désengagé de l’activité productrice il joue un rôle tout aussi important dans la redistribution des revenus sur le territoire. Cependant dans une économie de marché qui n’a cessée de se renforcer depuis la fin de la reconstruction l’Etat laisse aux entreprises la dimension productive. Or celles-ci peuvent avoir des stratégies spatiales qui ne vont pas toutes dans le sens d’une égalisation des territoires. Avec la mondialisation à l’échelle mondiale les grandes