L'amour empeche-t-il de bien penser?
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On ne sait pas pourquoi on aime, de sorte qu'il y a une ignorance qui va avec l'amour et qui peut s'opposer à l'idéal d'une pensée juste : mais alors, éclairer les raisons de l'amour peut être nécessaire, parce que peut-être qu'au fond de celles-ci il peut y avoir quelque chose qui invite à la pensée juste. C'est la pensée de Platon dans Le Banquet : tout amour a, sans le savoir, pour cause l'attachement de l'âme à l'idée du bien, et cet attachement donne lieu, si on le dévoile, à la pensée juste du philosophe. Pour bien penser, faut-il ne rien aimer ? Analyse du sujet * Ne rien aimer, demande le sujet, est-ce la condition nécessaire pour bien penser* Bien penser, c'est raisonner juste, c'est combiner correctement les concepts et les jugements, c'est déduire d'une proposition les bonnes conséquences.* On aime une chose (le sujet dit « rien », et non « personne ») quand on éprouve pour elle de l'affection, de l'attachement. Le mot apathie désigne précisément l'état de celui qui n'aime rien, qui n'éprouve aucune affection, qui reste indifférent à tout mobile sensible. Identification de la problématique L'énoncé suggère que l'absence de toute affection permettrait à l'homme de raisonner juste. Serait-ce que l'amour fausse notre jugement, nous fait perdre tout esprit critique et nous rend « aveugle », comme le dit le proverbe ? Et quand bien même cela serait vrai, est-il possible à l'homme de ne rien aimer ? N'est-ce pas plutôt celui qui aime la vérité - le philosophe, à proprement parler - qui a le plus de chances de l'atteindre