L'amoureuse
Introduction
I-Le regard créateur ou récréateur
II-Le dualisme éluardien, imagination et réalité
Conclusion
Introduction
Le poème l'amoureuse est le 4ème poème de la seconde section "Mourir de ne pas mourir", de Capitale de la Douleur, un recueil écrit presque entièrement au présent, d'une voix qui semble n'être la voix de personne en particulier, mais le murmure d'un homme et de tous les hommes tenant dans leurs bras la première femme avec l'illusion que le temps s'est suspendu dans la sensation presque physique de l'éternité. Capitale de la douleur fait une large place au regard, il suffit que les deux amants se contemplent pour qu'ils prennent vie et lumière, l'oeil miroir de chacun devenant alors un ressort, un foyer de vie. Capitale de la douleur retrace l'itinéraire d'Eluard dans sa tentative désespérée et douloureuse de surmonter l'épreuve d'un amour agonisant, l'infidélité de Gala avec le peintre allemand dadaïste Max Ernst, et son départ avec un autre peintre, Salvador Dali. Le poème "L'amoureuse" comme l'ensemble des poèmes de la section "Mourir de ne pas mourir" sont des poèmes de brisure du lien amoureux suivis de méditations, de nuits spirituelles, de solitude, de réflexions sur la fin d'un amour qui l'a dynamisé pendant sept pour échapper à sa maladie. Eluard se livre également, à cette époque à des expériences mystiques pour combattre son abandon, ses échecs sentimentaux, et envisage même, un moment, de renoncer à écrire. Ce poème "L'amoureuse" doit se lire comme le poème d'un être en souffrance. Elle est debout sur mes paupières" se comprend comme un obstacle pour l'empêcher de voir, le rendre aveugle devant les infidélités de sa maitresse. "L'amoureuse" nous relate la rupture du fil mélodique, la douleur des amours défunts dont on ne peut effacer le souvenir. On rapproche souvent "Les fleurs du Mal" de Baudelaire à "Capitale de la douleur", et le rapprochement est évident entre le poème "Hymne" de Baudelaire, un