«PAPA qu’est-ce qu’une pièce de monnaie?» Au train où vont les choses, il n’est pas exclu que de telles questions surgissent demain dans la bouche des enfants, tout comme ils s’intéressent aujourd’hui aux locomotives à vapeur, aux téléphones avec tambour mécanique de sélection des numéros, aux machines à écrire, etc…
Mais si dans quelques années la monnaie se passera de tout support matériel durable, ce n’est pas pour autant qu’elle est amenée à disparaître; elle ne fera probablement que changer de forme, de support pour en emprunter d’autres. Contrairement au génome la monnaie est une création humaine.Pourtant, paradoxalement, les mystères de la monnaie en tant qu’institution sociale, de sa création, de son utilisation, de sa signification profonde n’ont jamais été percés. Les économistes, plus pragmatiques que les philosophes se satisfont d’appréhender la monnaie par les fonctions qu’elle remplit. Ils voient alors dans la monnaie le moyen de paiement, la réserve de pouvoir d’achat ou encore l’instrument de mesure de la valeur.
L’irruption des technologies de traitement et de transmission de l’information a ouvert des perspectives insoupçonnées en matière de modalités de paiement. Dans la plupart des pays dits «riches», la part des paiements de détail effectués sans recours aux espèces ne cesse d’augmenter.Les volumineux porte monnaies d’antan sont remplacés par de non moins imposants porte-cartes que certains exhibent avec autant de fierté que s’il s’agissait de liasses de billets. Contrairement aux paiements en espèces, les paiements par cartes supposent une intermédiation et un environnement cohérent aussi bien du point de vue technologique que juridique.
Ceci pose les questions de la sécurité, de la traçabilité, de l’anonymat des transactions et des protagonistes. Cela pose aussi la question des coûts de l’intermédiation et de la vitesse d’exécution. C’est la quatrième année consécutive que l’Observatoire de