L'argent
Les évenements à l'origine de la crise financière remettent cette ancienne préoccupation au goût du jour. A tel point que non seulement les économistes et les philosophes, mais aussi les chefs d'entreprise s'interrogent sur la place de l'éthique dans nos rapports à l'argent aujourd'hui.
Parlons tout d'abord d'éthique. Le premier, Aristote, introduit le concept d'éthique qui désigne la branche de la philosophie qui s'intéresse à la conduite de l'Homme. Cette définition paraît claire mais on peut s'apercevoir que ce terme revêt autant de significations qu'il y a eu de philosophes pour en parler! Ainsi pour Spinoza, l'éthique vise à aider l'Homme à vivre selon la raison, chez Kant, elle est la conséquence de l'autonomie de la volonté, tandis qu'Hegel la considère comme la réalisation effective de l'idée de bien.
Raison, Volonté, Bien … on comprend vite que la multiplication des concepts conduit à un débat sans fin. Cependant, il apparaît que dans tout les cas, l'éthique se définit à l'échelle individuelle, par opposition à l'ensemble des règles morales collectives qui caractérisent une société. Il s'agirait finalement du regard critique que porte l'individu sur chacun de ses choix, en fonction de critères, de valeurs qui lui sont propres.
L'absence d'une éthique personnelle signifierait donc que l'on est esclave de ses choix.
Ethique et Argent sont nécessairement liés.
Pour Dominique Greiner, économiste et professeur en théologie morale, la question de l'éthique est inévitable lorsque l'on s'interroge sur le rôle de l'argent. En effet, que ce soit à l'échelle de l'individu ou de la société, l'argent n'est jamais un élément neutre : il est un critère de choix qui affecte aussi bien les désirs personnels que l'ensemble des échanges sociaux.
Le professeur Greiner résume ainsi son point de vue : « Le discernement éthique au sujet de l'argent exige un déchiffrement de l'ambiguïté constitutive de notre relation à