L'armée d'alexandre, l'armée de darius iii
A. L’armée macédonienne
L'armée des rois de Macédoine était composée de soldats-citoyens (politikoì stratiỗtai), de mercenaires recrutés sur contrat à court ou long terme, de troupes alliées. L'armée civique, considérée comme la meilleure du monde grec, comprenait elle-même deux composantes distinctes sous Philippe II : d'une part, un noyau de troupes professionnelles formant la garde royale, comprenant une infanterie (les pezétairoi plus tard appelés hypaspistaì, puis / arguráspides et enfin peltastaì) et une cavalerie (basilikaì ĩlai), recrutées dans l'ensemble de la Macédoine, d'autre part, une importante réserve mobilisée sur une base territoriale, selon les besoins. Les mercenaires étaient engagés personnellement par les rois, par des accords internationaux qu'ils pouvaient conclure en tant que seuls représentants de l'État habilités à conduire les relations avec les puissances étrangères. L'armée était sous le commandement de généraux (strategoi) et fréquemment divisée en divisions (moirai) qu'ils commandaient, ainsi que les unités (taxeis) d'infanterie. L'échelon suivant des officiers (hegemones) était occupé par des aristocrates macédoniens, de la région d'origine des unités, au moins au début. Beaucoup d'entre eux sont des princes des maisons de Haute Macédoine : ainsi un Perdiccas fils d'Orontes commande le taxis d'Orestide, et appartient vraisemblablement à la maison royale de cette région.
Si les effectifs macédoniens ne sont pas considérables, on note une nette progression numérique lorsqu’Alexandre entame sa campagne. * En 359, Philippe II mobilise contre l'Illyrie 10000 fantassins et 600 cavaliers (Diodore 16.4.3). * En 334, l'armée d'Alexandre compte au total 24000 fantassins et 3300 cavaliers (Diodore 17.17.3-6).
Cette progression des effectifs est assurée par un recrutement organisé. La cavalerie comme la phalange étaient recrutées sur une base territoriale constituée de quatre grands