L'art poétique d'horace
L'Art poétique ou Épître aux Pisons
La présente traduction française est celle de Fr. Richard (Paris, Garnier, 1944). Le texte a été saisi optiquement par Jean Schumacher. Quant aux sous-titres, ils sont pour l'essentiel repris à l'édition Fr. Villeneuve (Paris, Budé, 1961).
Cette traduction s'intègre dans le vaste projet louvaniste des Itinera Electronica, et en particulier dans la rubrique "Hypertextes", où cette pièce d'Horace a sa place propre. Les possibilités de cette réalisation "Hypertextes" sont multiples; non seulement elle permet une lecture de l'oeuvre avec le texte latin et la traduction français en regard, mais elle donne également accès à un riche ensemble d'outils lexicographiques et statistiques très performants.
Une autre traduction française de L'Art poétique d'Horace, due à Leconte de Lisle, est accessible en ligne sur le site Mythorama de Vincent Callies.
Première partie : les principes généraux de la poésie
[1-37] L'oeuvre d'art, tableau ou poème, ne saurait être faite de membres incohérents; elle est soumise à la grande loi de l'unité du sujet et de l'harmonie des parties. C'est violer cette loi que de parer une épopée de hors-d'oeuvre descriptifs; et rien, ni la crainte de la monotonie ni le soin donné aux détails ne doit nous la faire perdre de vue.
[1] Supposez qu'un peintre ait l'idée d'ajuster à une tête d'homme un cou de cheval et de recouvrir ensuite de plumes multicolores le reste du corps, composé d'éléments hétérogènes; si bien qu'un beau buste de femme se terminerait en une laide queue de poisson. [5] À ce spectacle, pourriez-vous, mes amis, ne pas éclater de rire ? Croyez-moi, chers Pisons, un tel tableau donnera tout à fait l'image d'un livre dans lequel seraient représentées, semblables à des rêves de malade, des figures sans réalité, où les pieds ne s'accorderaient pas avec la tête, où il n'y aurait pas d'unité. -- Mais, direz-vous, peintres et poètes [10] ont toujours eu le droit de