L'art
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Introduction
Celui qui possède la vérité considère souvent que celle-ci est bien connue, et qu’elle frappe les yeux. Mais mettre sous le coup de l’évidence ce savoir est justement ce qui peut le rendre discutable. Car celui qui prétend posséder la vérité s’y arrête, sans mettre en œuvre tous les moyens nécessaires pour la vérifier. Sa vérité devient immédiate, sans l’apport de la construction nécessaire pour pouvoir la justifier de bout en bout. Ainsi, s’interroger sur les critères de la vérité, et sur la certitude qui nous y attache, n’est-il peut-être pas suffisant. La vérité établie ne peut-elle pas, sans cesse, être remise en cause ? Et n’est-ce pas cette vérité, celle d’une incertitude, qui peut finalement, seule, être l’objet de notre savoir ?
1. Les critères de la vérité
A. La démonstration Pour savoir si ce que l’on dit est vrai, il est nécessaire de trouver des critères qui permettent de le confirmer. Le premier critère, et sans doute le principal, réside dans notre pouvoir de démonstration. Il s’agit de convaincre (autrui, mais aussi soi-même), par le pur raisonnement, que ce que l’on dit est vrai. Pour cela, il faut être capable d’établir un enchaînement nécessaire entre des
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ts d’oral
La morale
La politique
La raison et le réel
LA VÉRITÉ • SUJET
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causes et des effets (pour la déduction), ou inversement des effets à des causes (pour l’induction). Dans cet enchaînement, toutes les étapes du raisonnement doivent pouvoir se justifier et montrer leur cohérence logique, c’est-à-dire leur absence de contradiction. C’est un enchaînement formel, de raison à raison, qui a le mérite, contrairement à une démarche intuitive ou expérimentale, d’avoir une portée générale. Dans cette méthode, les mathématiques constituent un modèle. Ainsi, lorsque par exemple Thalès s’intéresse au lien entre une droite et un