L'art
Pour Platon, l'art n'est qu'une représentation illusoire. L'art en effet s'écarte du modèle qu'il prend et réalise une pâle copie qui produit une illusion de la réalité. L'art aurait ainsi pour objet de nous détourner de la réalité. En suivant Platon, l'art ne répondrait donc pas à un besoin de représentation, et encore moins de purification comme le laisse entendre Aristote. Il est inutile en soi, il n'a pas de finalité particulière, sinon celle de nous procurer un sentiment esthétique. C'est d'ailleurs cette vue qu'a tâché de mettre en lumière Kant dans la Critique de la faculté de juger. En faisant de l'art un pur plaisir esthétique désintéressé, il exprime l'idée que l'art ne répond pas à un besoin réel et nécessaire de l'homme. L'art relèverait ainsi de la simple utilité en tant qu'il procure un sentiment de plaisir, semblable en cela à d'autres. La spécificité de l'art n'aurait donc pas de valeur de nécessité et ne répondrait pas à un besoin particulier, sinon celui de donner du plaisir à celui qui juge. En ce sens, il n'a pas de nécessité sinon pour seule finalité que de procurer du plaisir. L'art comme moyen ne serait donc utile que par le plaisir pris à la contemplation. Or comme le plaisir ne relève pas exclusivement de l'art, celui-ci n'aurait donc pas de valeur de nécessité. De même, l'art pris dans le sens de technique n'a de valeur que d'utilité. Une œuvre d'art n'a de finalité que de procurer du plaisir, tandis que les outils n'ont pour but que de simplifier la vie quotidienne. Des utilités qui s'apparentent donc plus à la superficialité qu'à la nécessité qui confèreraient à l'art le statut de besoin nécessaire.
Pourtant, si l'art n'est pas un besoin, comment expliquer qu'il soit si présent et qu'il perdure depuis les temps les plus anciens. Ne peut-on concevoir que l'art relève d'une certaine nécessité au même titre qu'un besoin vital qui serait inhérent à l'homme ?
3) L'art est une notion humaine
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