L'artiste ne cherche t-il qu'à nous divertir
En 1945, le monde sort épuisé d’une Seconde Guerre mondiale longue (1939-1945), totale et meurtrière. Prise en tenaille entre Américains et leurs alliés, à l’ouest, et Soviétiques, à l’est, l’Allemagne nazie capitule sans conditions le 8 mai 1945 après le suicide d’Hitler. Le Japon poursuit la lutte plus longtemps, mais, touché au cœur par deux bombes atomiques américaines, il capitule finalement le 2 Septembre. La victoire des Alliés, qui se voulaient défenseurs de la démocratie et de la civilisation, sur l’Axe, synonyme de totalitarisme et de barbarie, suscite un immense espoir dans l’opinion publique. Cependant, les conditions sont-elles réunies pour construire une paix durable ?
La paix retrouvée constitue l’occasion de dresser un bilan des nombreux dégâts causés par la guerre. En même temps, le monde tente de se rebâtir sur de nouvelles bases, mais certains obstacles noircissent rapidement un tableau qui reste mitigé.
I) BILAN DE LA GUERRE.
Sur de nombreux plans, la Seconde Guerre mondiale apparaît comme la plus terrible de l’histoire de l’humanité. Nous pouvons décliner ce bilan selon plusieurs catégories. a) bilan humain En chiffres absolus, la guerre reste le conflit le plus meurtrier de l’histoire avec 55 à 60 millions de morts. Il est difficile d’être précis car les chiffres soviétiques et surtout chinois sont assez mal évalués en raison de la désorganisation de ces pays, de famines et de massacres (les contradictions entre les sources sont même fréquentes). C’est en tout cas six fois plus que la Première Guerre Mondiale.
Dans le détail, ce ne sont pas forcément les pays vaincus qui ont été le plus touchés. L’URSS et la Chine paient le tribut le plus fort avec la moitié des morts à elles deux. L’URSS (21 millions de morts) a subi l’attaque allemande, qui s’est enfoncée jusqu’à proximité de Moscou, pendant trois ans, tandis que la Chine (13.5 millions) a souffert de l’invasion japonaise dès 1937. L’Allemagne, pays