L'assassinat considéré comme un des beaux art
Résumé : L'auteur imagine une société de connaisseurs en meurtre qui se réunirait régulièrement pour apprécier les crimes célèbres, afin de les évaluer sous leur aspect esthétique. C'est une de ces conférences fictives, tombée accidentellement entre les mains de l'auteur, qui ouvre le livre.Extrait : Fi de ces marchands de poison : ne pouvaient-ils s’en tenir au vieux procédé honnête du coupage de gorge, sans introduire ces abominables innovations d’Italie ? [...] Mais si nous écartons tout cela, il reste mainte excellente oeuvre d’art de pure style, dont nul n’aurait lieu de rougir, comme tout connaisseur sincère le reconnaîtra. Je dis sincère, notez-le bien ; car il faut faire de grandes concessions en de pareils cas ; aucun artiste ne peut jamais être sûr d’accomplir dans toute sa beauté ce qu’il a conçu. De malencontreux empêchements surgissent ; les gens n’acceptent pas qu’on leur coupe tranquillement la gorge ; ils s’enfuient ; ils se débattent, ils mordent ; et alors que le portraitiste a souvent à se plaindre d’un excès de torpeur chez son sujet, l’artiste qui nous concerne est généralement embarrassé par un excès d’animation. D’autre part, quelque désagréable qu’elle soit pour l’artiste, cette propension qu’a l’assassinat à exciter et à irriter le sujet est certainement un de ses attraits aux yeux du monde en général, et l’on ne doit pas négliger, car il favorise le développement des dons latents. Jérémie Taylor remarque avec admiration les bonds extraordinaires que l’on peut faire sous l’influence de la peur. (p. 62-63) Critique , … et ce que l''on peut penser : On reconnaît là en de Quincey le chroniqueur de faits divers et de procès. Vous avez le droit à tous les détails ; vous y êtes. Je pense qu’aujourd’hui aucun auteur ne pourrait se permettre cela parce que cela serait considéré comme trop glauque et surtout les auteurs d’aujourd’hui nous demanderait de nous identifier soit à la victime soit