L'assommoir introduction
Émile Zola (1840-1902) est un écrivain, journaliste et homme public français, considéré comme le chef de file du naturalisme. Sur le plan littéraire, il est principalement connu pour Les Rougon-Macquart, grande fresque romanesque en vingt volumes dépeignant la société française sous le Second Empire, qui met en scène la famille des Rougon-Macquart, à travers ses différentes générations et dont chacun des représentants d’une époque et d’une génération particulière fait l’objet d’un roman.
Lorsque paraît pour la première fois en 1877 L’Assommoir, Émile Zola a déjà fait paraître six des volumes de la fresque. Après la grande entreprise réaliste qu’est La Condition humaine de Balzac (désignant une œuvre comme un modèle fictif grâce auquel le romancier pénètre les mécanismes et les dévoile), Zola se propose de dépasser la simple photographie du réel pour écrire un véritable « roman expérimental » dans lequel se trouvent étudiées les interactions entre l’individu et son milieu. Ainsi L’assommoir, qui peint le destin terrible de Gervaise et de Coupeau, un couple modèle de l’époque qui bascule dans la misère dès lors qu’un accident prive l’ouvrier zingueur de son travail et le livre à « la machine à saouler », s’inscrit dans le projet d’une « Histoire naturelle et sociale d’une famille sous le Second Empire » en dénonçant la condition misérable des ouvriers. Pourtant, il a été attaqué violemment et dénoncé lors de sa publication. L’auteur lui-même disait : « C’est une œuvre de vérité, le premier roman sur le peuple, qui ne mente pas et qui ait l’odeur du peuple ». L’histoire de la « déchéance fatale ouvrière dans le milieu empesté de nos faubourgs » est aussi une peinture pathétique de la misère et la dénonciation d’une société qui accepte la déshumanisation de certains de ses membres.
Cet extrait appartient à ce que l’on peut appeler la fin de l’ascension sociale de Gervaise, qui atteindra son apogée dans le chapitre suivant avec notamment « la fête de