L'assommoir, un roman naturaliste.
Le naturalisme est un mouvement littéraire (vers 1860-1890) qui prolonge le réalisme et qui s’attache à peindre la réalité en s’appuyant sur un travail minutieux de documentation le romancier affecte de disparaître complètement derrière l'action qu'il raconte. D’après Zola:
" L'homme ne vit pas seul, il vit dans une société, dans un milieu social, et dés lors pour nous romanciers, ce milieu modifie sans cesse les phénomènes. Même notre grande étude est là, dans le travail réciproque de la société sur l'individu et de l'individu sur la société."
Comment se manifeste le naturalisme dans le roman l'Assommoir?
Le point de vue et le discours indirecte libre :
La composition du passage fait alterner les points de vue avec une utilisation très adroite du discours indirect libre, ce qui structure le texte en trois temps :
- c'est d'abord Gervaise qui regarde avec étonnement et crainte cet objet extraordinaire.(l.1 à 9)
- Puis elle est relayée par Mes-Bottes, camarade de Coupeau, qui représente l'opinion de l'alcoolique (l. 9 à 17).
- Enfin, on revient dans une troisième partie à un point de vue moins nettement situé : c'est sans doute Gervaise qui rêve, mais c'est aussi Zola qui pose son regard visionnaire sur la machine monstrueuse.(l.17 à 22)
Gervaise éprouve d'abord un sentiment de curiosité ( ligne 2) devant l'alambic, dont Coupeau lui explique le fonctionnement. La taille imposante de l'appareil la surprend, ainsi que la forme , " étrange " (l.6) ; de ses récipients, et l'enroulement " sans fin "(l.6) de ses tuyaux.
Zola nous donne ensuite le point de vue Mes-Bottes, alcoolique notoire, un familier de l'alambic, grâce au discours indirect libre. Il possède un point de vue bien différent de celui de Gervaise. Il est tout rempli d'attendrissement et de gratitude à l'égard de la " machine à soûler ".
Mes-Bottes et ses camarades s'expriment dans le langage populaire, avec son argot pittoresque et sa verdeur. Zola veut montrer dans son roman comment