L'assommoir
I - La fatalité 1- La fatalité narrative
Le dessein de Zola est claire. L’épisode est construit en boucle. Gervaise expose ses désirs qui courront tout au long du roman et en structureront l’action. Elle les reprend à la fin, mais entre les deux, l’alambic de l’Assommoir exhibe son ombre menaçante et remet très clairement en cause la réalisation du bonheur de Gervaise. Si le lecteur comprend déjà ce qui va se passer, Gervaise, elle ne fait que le pressentir à travers un frisson de froid, ou d’effroi. Inconsciemment elle confronte déjà les deux éléments en disant " ça vaudrait bien mieux : travailler [...] " Le lecteur est ici soumis à un sentiment d’ironie tragique, le sort de Gervaise est désormais celui du personnage tragique qui va se battre contre la force surpuissante de la fatalité.
2- La fatalité humaine
Chez Zola, plus que chez beaucoup de romanciers, les personnages sont avant tout soumis à l’action, ils en sont la matière. Cependant, la fatalité qui va toucher Gervaise lui est également interne. Déjà, Gervaise est soumise à l’hérédité. Juste avant cet extrait, elle raconte que sa mère buvait autrefois de l’anisette. Coupeau raconte lui que son père était mort en tombant d’un toit parce qu’il avait bu. L’accident comme l’alcoolisme sont également pour lui héréditairement suggérés.