L'assomoir de zola commentaire composé
Dans la préface de ce roman, L’Assommoir, Zola déclare vouloir « peindre la déchéance fatale d’une famille ouvrière, dans le milieu empesté de nos faubourgs. Au bout de l’ivrognerie et de la fainéantise, il y a le relâchement des liens de la famille, les ordures de la promiscuité, l’oubli progressif des sentiments honnêtes, puis comme dénouement, la honte et la mort. » Il est important de rappeler que le romancier naturaliste a, tout d’abord, souhaité décrire le milieu populaire, et son influence sur le destin des individus. En effet, Zola, disciple de Taine, retiendra les conditions physiologiques, l’influence des milieux et des circonstances qui, selon lui, conditionnent l’être humain. Dans le but de son roman expérimental, l’auteur n’envisage pas Gervaise comme une personne, mais comme un type. Elle est « la femme de l’ouvrier ».
Le roman suit en 13 chapitres l’évolution du destin de Gervaise qui s’élève jusqu’au chapitre VII, épisode du repas et de l’apothéose de la fête, et glisse vers la déchéance finale. Nous sommes ici au douzième chapitre et ainsi très proche de la fin dramatique.
De plus, dans le chapitre XI, nous pouvons remarquer que la déshumanisation de Gervaise et son opprobre étaient déjà effectifs. A présent, le passage que nous allons étudier représente l’apogée de son humiliation.
Ce chapitre est primordial dans l’économie du roman puisqu’il se déroule en une seule journée et car il opère une rétrospective sur la vie de Gervaise. A demi-mourant de faim, réduite à tenter de se prostituer pour survivre, elle erre dans les lieux qui ont marqués son existence. Il s’agit de la dernière étape de sa déchéance fatidique avant la mort.
A travers ce passage, Zola nous rend compte de l’avachissement physique et psychologique de l’héroïne. De plus, il en renforce le degré, en sollicitant la mémoire du lecteur, à travers des rencontres symboliques et prémonitoires telle que celle du Père Bru. L’entrevue avec Goujet et l’écart qui