L'audit
Bourgeois…
Hier, disons jusqu’à la fin des années 70, le mot bourgeois était considéré comme une injure, tant par le prolo, que par l’artiste ou l’aristo déchu. Il a aujourd’hui disparu du vocabulaire, au profit du riche, du people, du jet set… prouvant ainsi que l’argent - et les valeurs qui vont avec - ne sont plus honteux ni suspects.
- Ni honteux ni suspects aux anciennes élites du gotha que l’on peut voir rivaliser de vulgarité avec les nantis du show-biz dans Gala.
- Ni honteux ni suspects aux classes populaires qui rêvent elles aussi de réussite individuelle fulgurante en grattant leur ticket de Loto et en regardant Saga, La Nouvelle Star…
- Ni honteux ni suspects au sous-prolétariat immigré qui ne rêve lui aussi que maille, custom et bimbos…
Anciens riches, moyens pauvres, nouveaux pauvres… chez tous, partout, l’idéologie libérale a triomphé, car quand on parle de « bourgeois », c’est d’abord de ça qu’il s’agit.
Qu’est-ce que le monde bourgeois ?
Une communauté humaine, une classe sociale devenue monde avec sa prise de pouvoir sur la terre et les esprits, et qui ne fait qu’une avec l’histoire du libéralisme.
Comprendre la bourgeoisie, ce qu’elle EST, ce qu’on peut lui reconnaître et lui reprocher, c’est d’abord comprendre l’épopée libérale, son ascendance, sa domination, ses mensonges, ses contradictions, sa décadence.
Le monde bourgeois libéral est fondé - comme toute société, tout groupe humain - sur deux piliers :
- l’un spirituel,
- l’autre matériel.
De savoir lequel a antériorité sur l’autre – qui distingue thèse idéaliste et thèse matérialiste – a moins d’importance que de comprendre que, comme pour la tête et les jambes, l’un ne va pas sans l’autre…
Les deux piliers du monde bourgeois libéral sont donc :
- L’individualisme, inauguré et théorisé par le cogito de Descartes, le « je pense donc je suis ». Une affirmation/émancipation du monde ancien, où primaient la communauté et le fatum, qui contient en puissance