L'avenir des relations ue/pays acp
Le 23 Juin 2000 l’Union Européenne et les pays ACP (Afrique - Caraïbe - Pacifique) signaient les Accords de Partenariat Economique (APE) qui sont une véritable source d’anxiété pour ces derniers et en particuliers pour les pays africains, qui représentent la majorité de ce groupe.
A première vue ces accords ne donnent pas lieu de s’inquiéter. Ils parlent de « l’égalité des partenaires » et stipulent qu’il « appartient aux États ACP de déterminer, en toute souveraineté, les stratégies de développement de leurs sociétés et de leurs économies ».
Mais la réalité est tout autre.
D’abord parce que les Accords de Cotonou sont clairs. Le temps des accords préférentiels entre l’Europe et les pays ACP est terminé. Le seul but affiché est la libéralisation du commerce. Ensuite, l’Europe a une étrange conception du « partenariat ». Pour n’en donner qu’un seul exemple : le marché camerounais est envahi aujourd’hui par le poulet occidental beaucoup moins cher que la volaille élevée localement. S’en est suivi : chômage, dépendance alimentaire et montée de la pauvreté. De même l’Afrique est aujourd’hui dépendante de produits à base de blé (pain, pâtes alimentaires,…) qu’elle ne fabrique pas, et ceci aux dépens des céréales locales ; Etant donné la pauvreté, les gens achètent ces produits du Nord, moins chers.
L’inquiétude est donc l’urgence pour les pays ACP de retrouver le droit souverain d’avoir accès à leur propre marché. Il n’est pas sûr que l’ouverture des frontières au nom de la libéralisation du commerce permette le développement de pays dont la moitié de la population est paysanne.
La question qui se pose est alors : à l’exemple de l’Union Européenne, la solution sera-t-elle de créer un marché commun unique africain, en commençant par des zones d’intégration économique régionale ?
I. Les accords de Cotonou : un changement radical des relations UE – ACP
A. Historique des accords économiques entre l’Europe et les pays ACP
En 1975 la première