En tant que hominidés, nous avons des besoins. En d'autres termes, nous avons des déséquilibres physiologiques: par exemple, l'irritation des muqueuses stomacales me signalent un déséquilibre physiologique que nous appelons plus communément la faim. On pourrait dire, et ce n'est pas du tout forcer le trait, qu'à ce niveau, nous sommes dans de la pure chimie, de la chimie organique certes, mais de la chimie tout de même. Les besoins, c'est cela, c'est de la chimie en moi, c'est ce qui relève des lois de la nature. Remarquez, cela est une bonne chose puisque c'est la raison pour laquelle les médicaments font effet sur moi: je suis un assemblage physico-chimique, et les médicaments impactent sur cette chimie. En fait, du point de vue du besoin, je ne suis qu'un représentant indifférencié de mon espèce. En effet, du point de vue du besoin, nous sommes tous similaires. J'ai faim, soif, besoin de repos (…), comme n'importe quel autre humain. En fait, et cela va peut-être vous paraître bizarre dans un premier temps, mais en tant que hominidé, j'ai les mêmes besoins que n'importe quel autre membre de mon espèce. Les besoins sont liés à l'espèce, ils sont spécifiques. On pourrait dire qu'il y a une partie de mon patrimoine génétique qui code certain type de comportements (les comportements liés à la nourriture par exemple) d'une façon similaire pour n'importe quel membre de l'espèce. D'ailleurs, en mangeant, en buvant, je me conserve, et je permets également à l'espèce de se perpétuer. Le besoin, c'est l'espèce qui parle en moi. D'un autre côté, il semble que tout cela ne suffise pas. Prenons un exemple simple. Je vais au restaurant parce que j'ai faim. Maintenant, arrive l'heure du dessert, et il se trouve que je suis repu. Entendons par là que je n'ai plus faim, que le déséquilibre physiologique est rétabli, que la chimie est rétablie. Pourtant, je vais prendre du fromage, et pourquoi pas ces superbes profiteroles! Je n'ai plus faim, et je continue à ingurgiter